jeudi 14 septembre 2017

Sakamoto Kyû (坂本 九) - Fr

Comme l'indique mon article sur Ue wo muite arukô (Sukiyaki), Sakamoto Kyû, son premier interprète, acquis une renommée internationale et fut l'un des Japonais les plus connus, au moins indirectement, de son trop bref temps. Au-delà même de cette chanson japonaise la plus vendue au monde et de nombreux autres classiques japonais dont certains vous paraîtront sans doute aussi familiers 😲, il fut un acteur et animateur très populaire, notamment engagé en faveur des handicapés. 

Sakamoto Kyû (坂本 九)

Le King de la J-Music



1e publication : 14/09/2017
Dernière MaJ: 14/09/2017


Présentation


En 1956 avec sa sœur aînée
Sakamoto Kyû (坂本 九), né le 10 décembre 1941 à Kawasaki (川崎, préfecture de Kanagawa), de son nom civil Ôshima Hisashi (大島 九), doit ce prénom au fait qu'il était le 9e enfant (九, kyû, ku ou parfois hisashi, = 9) ! Il passe les 1eres années de son enfance dans la campagne d'Ibaraki pour fuir les bombardements de la Seconde Guerre mondiale puis sa famille de réinstalle à Kawasaki où son père ouvre un restaurant. Mais en 1956, ses parents divorcent et il finit de grandir avec sa mère et 2 autres de ses frères et sœurs eux aussi encore jeunes, prenant le nom de jeune fille de celle-là tandis que les plus âgés restent avec leur père, Sakamoto Hiroshi. Il s'intéresse à la musique durant le lycée pendant lequel il fait quelques piges dans des clubs américains en reprenant du Elvis Presley ou du Little Richard, et rejoint dès 1958 un groupe de chansons comiques et rock'n roll qui ne deviendra célèbre que bien plus tard: The Drifters.

Il ne s'intègre pas bien dans ce groupe pléthorique où la concurrence au chant est forte. Fin 1958, il rejoint celui de son camarade Iida Hisahiko,  Danny Iida to Paradise King, en remplacement du précédent chanteur et connaît ses 1ers succès: dès juin 1959, ils signent chez JVC, puis en 1960 il perce auprès du grand public avec Kanashiki Rokujissai, une chanson étonnamment arabisante. En parallèle, il s'est également lancé en tant qu'acteur de théâtre et cinéma.

Dans les années 60s
En 1961, il est débauché par Toshiba pour une carrière solo qui démarre en trombe avec Ue wo muite arukô (mondialement connue sous le titre Sukiyaki), qui arrive en tête des charts au Japon bien sûr mais aussi aux Etats-Unis 😲, suivie d'un 2e titre international, "Shina no yoru" ("China nights"), au succès moindre, qui lui valent une tournée internationale (USA, Suède, Allemagne...). Il est ainsi naturellement invité à participer activement à l'animation des Jeux Olympiques de Tokyo de 1964 (chanson thème Tokyo Go-Rin Ondo, concert à la soirée d'accueil...), puis participe à un concert pour rassembler des fonds destinés à boucler le budget des Jeux Paralympiques qui ont suivi, seulement les 2emes du genre jusqu'alors. Il s'investira d'ailleurs aussi dans la popularisation du langage des signes tout au long de sa vie.

Au début des années 70, "Kyû-chan", comme il est affectueusement surnommé, devient une personnalité médiatique qui officie aussi bien en tant que membre du comité de l'Exposition Universelle d'Osaka de 1970 (pour laquelle il chante Sekai no Kuni kara Konnichiwa) que dans les shows TV de variété, et il épouse en 1971 l'actrice Kashiwagi Yukiko, avec qui il a 2 enfants. Ses sorties de disques se font alors plus rares et c'est sa dernière participation au célèbre Kôhaku Uta Gassen de la NHK (11 apparitions d'affilé depuis 1961 !).


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Kashiwagi Yukiko et ses 2 filles, Ôshima Hanako (chanteuse) et Maiko (de nom de scène Maisaka Yukiko, "retraitée" de la prestigieuse revue Takarazuka), en 2012. Les 3 chantent parfois ensemble sous le nom de "Maman et ses filles" en français dans le texte ^^ !
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Début 1985, il change de label dans l'optique de se reconcentrer sur la chanson ; malheureusement il décède dans le crash du vol 123 Tokyo-Osaka du 12 août 1985 qui ne laissera que 4 miraculés sur plus de 500 passagers, suite à l'explosion du moteur central et de la gouverne ! Par un coup du sort, Sakamoto, qui voyageait toujours avec ANA, avait dû changé pour ce vol de JAL faute de place. On raconte alors plusieurs coïncidences et légendes avec le chiffre 9, en référence à son prénom, comme par exemple que son corps avait été retrouvé 99h après le crash, ou qu'une de ses émissions régulières en était à sa 9e année... En fait le corps avait été retrouvé avec les autres, près de 48h après le crash tout de même à cause des difficultés d'accès, mais identifié que plus tard, ce qui explique qu'une émission qu'il avait enregistrée, retransmise le 13, s'est terminée par un message souhaitant qu'il soit retrouvé vivant...
Sur sa tombe est gravée une partie de la chanson Miagete goran yoru no hoshi wo ("Levez les yeux aux étoiles du soir").


Photo du film Ue wo muite arukô

Chibi-opinion


Sakamoto Kyû a grandi dans un milieu et une époque propices au mélange de culture et de genre musicaux, entre la campagne de sa petite enfance et les quartiers portuaires fréquentés par les militaires américains. Il conserve ainsi un grain de voix influencé par le vibrato et le mélisme des chants traditionnels et du Ryuukouka (version japanisée des styles occidentaux à la mode dans l'entre-deux guerre), qui se poursuivra sous la forme de l'Enka. Mais il chante de manière plus moderne, plus haut et moins "sérieusement" que ses collègues, popularisant le rockn'roll notamment (Sutekina Timing, Kyû-chan no Zun-tatatta...), participant à la naissance du Kayôkyoku, ancêtre de la J-Pop. Les chansons qu'il interpréta et son style possèdent ainsi une forme d'intemporalité et d'universalité qui, j'en suis sûr, parleront à tous, Japonais ou non, encore aujourd'hui.

Outre nombre d'émissions d'hommage et de reprises de ses chansons, un astéroïde a même été baptisé en son honneur (cf. Ue wo muite arukô) !
En 1999, la poste japonaise émit un timbre commémoratif de 50 yens en clin d’œil à tous ces chiffres "9" ("kyû") ^^ !
Les fans pourront trouver un musée à sa mémoire à... Kuriyama (栗山), sur l'île d'Hokkaïdo, où il tenait une émission régulière.

Plusieurs de ses grands classiques peuvent s'entendre dans certaines gares pour l'arrivée et le départ des trains, notamment du côté de Kasama (笠間) dans la préfecture de son enfance, Ibaraki, et de Kawasaki. En revanche, on dit que JAL s'interdit, par respect ou par superstition, la présence de toute chanson de Sakamoto depuis le crash, y compris les reprises ! Je n'ai pas encore eu l'occasion de vérifier ; et vous ?


Artistes similaires

Japon: depuis 2016, Hoshino Gen semble marcher sur ses traces (succès musicaux, dramas, bonne humeur...). Dans un style plus "sérieux", on citera évidemment l'acteur-chanteur Fukuyama Masaharu.

Monde: S'il n'a pas le même déhanché que l'un de ses 1ers modèles, Elvis Presley, il partage la même réussite musicale et cinématographique, et une fin prématurée nimbée de légendes. On peut évoquer Frank Sinatra, lors de ses ballades, ou Johnny Hallyday dans sa période yé-yé.

Grands Classiques :

Interprète originel :

- Ue wo muite arukô (Sukiyaki)
- Miagete goran, Yoru no Hoshi wo
- Ashita ga aru sa
...

Reprises :

- Shiawase nara, Te wo tatakou

Discographie (sélection) :

Liens affiliés CDJapan. Des extraits audios sont disponibles. Merci d'autoriser les cookies si vous avez apprécié l'article m(_ _)m.

Kyu Sakamoto Mermorial Best / Kyu Sakamoto
08/2004: Best of ; inclus ses plus grands succès (y compris de la période Danny Iida): Kanashiki Rokujussai, Ue wo muite arukou, Miagete goran Yoru no Hoshi wo, Ashita ga aru sa, Shiawase nara Te wo tatakou...


From Kokuriko Hill Original Soundtrack (Kokuriko Zaka Kara) / Animation Soundtrack (Satoshi Takebe)
Animation Soundtrack (Satoshi Takebe)
07/2011: Ue wo muite arukou se trouve aussi sur l'album Original Soundtrack du film Ghibli La Colline aux Coquelicots.


Liens


Sources: wikipedia JP, reportages TV...

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